Gepetto est parti au Paradis des bricoleurs.

Nul doute que le Bon Dieu ou autre entité céleste que l'on aime imaginer, va l'embaucher !  Il va y avoir du boulot pour rafistoler tous les morceaux de ce monde éclaté et en faire quelque chose de beau et de vivable. Mais il en a tellement assemblé des bouts de trucs et des machins improbables, rejetés, dénués de toute valeur, et devenus entre ces mains des outils ingénieux et performants .... que ça devrait pouvoir se faire.

Il est parti, que reste t-il ? Le désordre apparent de son établi ? En réalité, il reste la caverne aux mille trésors pour l'imagination, et l'atmosphère de mille souvenirs pour qui l'a vu travailler le métal, le bois et tout matériau soumis à sa volonté d'artisan.

Nous souhaiterions tous avoir un Gepetto comme voisin pour résoudre, à sa façon, les petits problèmes matériels qui empoisonnent la vie. Il arriverait en disant "bon, c'est pas grave, j'ai du fil de fer et du chatterton, je vous répare ça tout de suite - ça vous dépannera en attendant ...".

Nous avons tous dans notre famille un Gepetto qui n'a pas seulement modelé la matière mais aussi préparé, souvent comme il a pu, dans des circonstances difficiles, ses enfants pour affronter le vaste monde présent à la porte de son atelier.

Gepetto ce sont les enfants de la guerre qui ont appris très rapidement, par la force des choses, à se débrouiller seul, à ne compter que sur leur capacité d'adaptation mais aussi sur un lien fort avec la communauté, chacun apportant sa compétence ou son amitié quand il y a besoin.

De quoi réfléchir pour nous, enfants de Gepetto qui devenons, à notre tour, dans un autre paysage, une autre histoire, des Gepetto ....