Comment se faire du blé ....
Extrait du toujours excellent Novethic, une information qui concerne le monde agricole mais également le consommateur. En bout de chaîne, c'est dans notre assiette et juste avant ça sort de notre porte-monnaie !
"Contre le droit de ressemer une partie de leur propre récolte dans leurs champs, les paysans devront désormais reverser une taxe aux producteurs de semences. C'est ce qu'ont décidé les députés le 28 novembre dernier. Une loi qui divise agriculteurs et semenciers.
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Plus qu’un sillon, un fossé : c’est ce qui a été ouvert entre les agriculteurs et les semenciers français lundi 28 novembre, lorsque les députés de l’Assemblée Nationale ont voté en faveur d’une proposition de loi imposant le paiement d’une taxe aux agriculteurs en échange de l’autorisation de ressemer une partie de leur récolte. « Loi liberticide » d’après les agriculteurs, « salvatrice » selon les semenciers |
Avec la loi approuvée à l’Assemblée, les règles du jeu basculent en faveur des semenciers. « La majorité des semences sont désormais clairement interdites. Pour 21 d’entre elles, de céréales et d’espèces fourragères surtout, les semences de ferme sont par contre autorisées, mais les agriculteurs devront désormais payer une taxe à l’industrie semencière », explique Guy Kastler, chargé de la question à la Confédération Paysanne. A la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), on n’y voit pas de mal. « La proposition de loi légalise l’utilisation des semences de ferme » et la rémunération des semenciers en contrepartie est juste, « la création variétale [étant] longue et coûteuse », affirme son président, Xavier Beulin, sur le site de la Fédération.
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La question de l’accaparement des principales semences agricoles s’invite forcément elle aussi à la table, une poignée d’entreprises gagnant progressivement toujours plus de poids sur la gestion de l’avenir agricole et de la sécurité alimentaire mondiales. A titre d’exemple, les géants Monsanto, Syngenta et Dupont, qui viennent « d’inventer » le brevet sur les plantes obtenues par simple sélection naturelle, détiennent à elles trois pas moins de la moitié du marché semencier.
Pour les agriculteurs en colère contre ce que beaucoup considèrent comme un nouveau cadeau fait à l’industrie semencière, le salut viendra peut-être de la prochaine présidentielle. « La période électorale va nous permettre de faire pression sur les candidats pour qu’ils s’engagent à abroger cette loi », espère Guy Kastler."
Illustrations tirées de " L'Atlas de la France Verte" (1990) - Toute ressemblance avec la situation actuelle ne serait que pure coïncidence.
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