"Guerriot l’écureuil
Il avait passé la belle saison dans sa maison de campagne, une petite boule de
mousse reconstruite chaque printemps, un pavillon vert suspendu à une fourche
de chêne…
Il s’était laissé aller joyeux à vivre seul, en gaieté et sans souci sous le soleil,
mangeant le jour les fruits de la forêt, de ceux-là qui ne durent qu’un temps,
s’aventurant parfois dans les prairies frontières pour s’empiffrer de cerises qui
ne se conservent point, et quelquefois aussi, mais rarement, sanguinaire,
saignant dans leurs nids ou sur les branches, où il les saisissait à l’improviste, les
petits oiseaux.
Le plus souvent, content du jour et de la nuit, il sautait de banche en branche,
tout son corps roux au vent, giclant éperdument, comme une large étincelle de
feu, au moindre choc qui émouvait l’arbre sur lequel il se trouvait…
Il mangeait là où il se trouvait, le plus souvent tout de même au même endroit
sous les hauts sapins, où il retrouvait les joyeux compagnons..."
Extrait de l'oeuvre de Louis Pergaud ( De Goupil à Margot )
Question détail anatomique, aujourd'hui, c'est la queue ! Ton copain la porte à la mode de la branche d'if ou de sapin, la raie au milieu. Sais-tu un peu qui il est, mâle ou femelle, jeune ou âgé, est-ce le même que tu photographies régulièrement ???
Les mots et les phrases de Louis Pergaud se savourent !
Joli clin d'oeil Yannik, comme une p'tite musique habile grignotant sous un vert feuillage les fruits gratuits des jardins de la Vie !
Il est superbe.
Bonne journée,
Bernard
Joli ce rouquin !
"Sapin écureuil" ou "écureuil sapin" ? et douceur de la photo
@Gi @Daniel @Bernard : prise de vue à travers du feuillage ce qui donne un peu d'ambiance. Et le bestiau a une attitude benoite et apaisante.
@Nathalie : c'est le cas, il était en plein brunch avec des graines nombreuses dans les arbres en ce moment, avant de faire sa petite pause digestive.
@Francis : on dirait bien un monsieur écureuil. Mais bon, parfois dans les bois .... ;o))
Quant à savoir si c'est le même, difficile à savoir. Ils sont au minimum 3 à vivre dans le secteur.
@Nicole : le retour de Guerriot ! Agréable ce texte de contemplation de la vie animale anthropisée.
Il avait passé la belle saison dans sa maison de campagne, une petite boule de
mousse reconstruite chaque printemps, un pavillon vert suspendu à une fourche
de chêne…
Il s’était laissé aller joyeux à vivre seul, en gaieté et sans souci sous le soleil,
mangeant le jour les fruits de la forêt, de ceux-là qui ne durent qu’un temps,
s’aventurant parfois dans les prairies frontières pour s’empiffrer de cerises qui
ne se conservent point, et quelquefois aussi, mais rarement, sanguinaire,
saignant dans leurs nids ou sur les branches, où il les saisissait à l’improviste, les
petits oiseaux.
Le plus souvent, content du jour et de la nuit, il sautait de banche en branche,
tout son corps roux au vent, giclant éperdument, comme une large étincelle de
feu, au moindre choc qui émouvait l’arbre sur lequel il se trouvait…
Il mangeait là où il se trouvait, le plus souvent tout de même au même endroit
sous les hauts sapins, où il retrouvait les joyeux compagnons..."
Extrait de l'oeuvre de Louis Pergaud ( De Goupil à Margot )